Contrôle technique : les vans aménagés dans le collimateur....
Le nouveau contrôle technique inquiète les possesseurs de fourgons équipés au fil du temps avec l’eau, le gaz ou l’électricité. Vont-ils devoir tout démonter pour être autorisés à rouler ?
Ce n’est pas encore la panique, mais ça y ressemble. Les propriétaires de fourgons aménagés en camping-car ne sont pas franchement rassurés.
Car un article du nouveau règlement (l’arrêté du 2 mars 2017) les met dans une position délicate : depuis le 20 mai, les fourgons aménagés (cuisine, salon, lits) ayant sur leur carte grise le statut VP (véhicule particulier) ou CTTE (camionnette) pourront (devront ?) être recalés au contrôle technique pour « non-conformité avec la carte grise ».
Ils devront être homologués en « véhicule automobile spécifique » (VASP) sur leur carte grise, ou bien passer le contrôle technique entièrement vidés de leurs aménagements. En clair, pour pouvoir circuler, ces fourgons et vans réaménagés devront modifier leur carte grise, ou se vider de tous les équipements pour être acceptés au contrôle.
Les premiers essuient les plâtres
Pierre est l’heureux possesseur d’un combi Volkswagen de 1968. Une pièce rare désormais. Et qui dit combi dit évasion, repas au bord de l’eau, couchage à bord où l’on veut, bref la liberté. Plus tout à fait. Car son véhicule est sorti d’usine avec une appellation Combi-Camp qui atteste de sa fonction de véhicule aménagé. Mais au fil du temps, le véhicule est passé entre plusieurs mains, et s’est éloigné de son usage initial. Pierre vient de le faire restaurer entièrement.
Fort heureusement, le dernier contrôle technique date de l’an dernier : « Je suis tranquille jusqu’en septembre 2019. Je vais attendre de voir comment se passent les premiers contrôles, et comment les premiers utilisateurs essuient les plâtres. Mais ce qui est certain, c’est que l’an prochain, je devrais pouvoir prouver que ce van est équipé intérieurement comme il l’était à l’origine, avec salon et cuisine. Une seule solution pour ça, contacter la firme Volkswagen en Allemagne pour obtenir une attestation. »
Mais Pierre est dans le cas le plus simple. Ce sont tous ceux qui ont transformé une camionnette ou un fourgon en espace de vie qui doivent s’inquiéter. Leur carte grise ne correspond plus à cet usage. Pour eux, deux solutions : la plus simple, faire homologuer leur véhicule par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), obtenir le certificat de conformité et demander une nouvelle carte grise en VASP. « Pas simple si on roule tous les jours avec cette habitation roulante », confie Sylvie qui cherche une solution d’urgence pour circuler le temps d’immobilisation de son fourgon.
Seconde solution, tout démonter, et présenter le véhicule au contrôle technique. Mais là encore, la tâche sera délicate. Car si la tôlerie a été découpée pour faire passer un frigo, une arrivée d’eau, ou une fenêtre, l’intégrité du véhicule pourrait être considérée comme modifiée. Et donc pas de contrôle technique possible sans homologation.
Dernier écueil soulevé par Philippe sur un forum Internet, et souvent sous-estimé par les utilisateurs : « Après le contrôle réussi du véhicule à vide, puis remontage des lits, fauteuils, éviers et réchauds, comment se comporteront les assurances s’il y a un sinistre ? »
Enfin, on observe une forte augmentation du nombre de fourgons aménagés d’occasion présentés sur les sites de revente. Et à des prix très intéressants. Attention donc à ne pas se retrouver avec un véhicule bien équipé, pas cher, mais inutilisable en l’état, car refusé au prochain contrôle technique.
https://www.ouest-france.fr/economie/automobile/controle-technique-les-vans-amenages-dans-le-colimateur-5766200