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Plus de 1.000 euros par jour...

Publié le par Sam Menerve

Les “médecins mercenaires” minent souvent les budgets des petites structures hospitalières. Un décret vient d’encadrer leur rémunération, qui va toutefois rester confortable.

Le tournis. C’est un peu l’impression que donnent les montants de certaines rémunérations de médecins intérimaires dans les hôpitaux publics. En novembre dernier, par l’intermédiaire d’une question écrite à la ministre de la Santé, c’est la sénatrice LR Frédérique Gerbaud qui met le sujet sur la table. “Des rémunérations allant de 1.800 à plus de 2.000 euros pour 24 heures de garde ont été observées”, s’alarme-t-elle alors, citant le cas des hôpitaux de la région Centre Val-de-Loire.

Des montants que confirme Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des Syndicats Médicaux Français. “Il est néanmoins difficile d’avoir des données très fiables. D’abord, parce que les hôpitaux préfèrent ne pas s’en vanter. Ensuite, parce que les rémunérations sont souvent négociées dans les bureaux feutrés de la direction de l'hôpital”, témoigne-t-il.

Mais, depuis le 1er janvier, un décret est venu limiter ces salaires mirobolants, conséquence de la loi santé votée par le précédent gouvernement. La rémunération des médecins intérimaires est désormais plafonnée à 1.404,05 euros brut pour 24 heures de garde. Un plafond qui passera ensuite à 1.287,05 euros en 2019, puis 1.170,04 euros en 2020. Les praticiens temporaires ne seront néanmoins pas à plaindre avec ce nouveau plafonnement : on estimait jusqu’à présent qu’ils étaient 2 à 4 fois mieux payés qu’un médecin permanent et le plafond ne vient que limiter les rémunérations les plus extravagantes.

Cette idée d’encadrer les salaires de ces praticiens hospitaliers de luxe, parfois surnommés “médecins mercenaires”, n’est pas nouvelle. Le député LREM Olivier Véran en avait déjà fait la proposition dans un rapport parlementaire publié fin 2013 et au titre volontiers provocateur : “hôpital cherche médecins, coûte que coûte”. À l’époque, il estimait à environ 6.000 le nombre de médecins intérimaires dans les hôpitaux publics et dont le coût représenterait 500 millions d’euros.

Un phénomène qui touche surtout les petits hôpitaux

“Ce sont des chiffres au doigt mouillé”, rappelle Jean-Paul Ortiz. En effet, Olivier Véran expliquait lui-même dans son rapport qu’il est “impossible de connaître le nombre exact de médecins temporaires puisqu’aucune structure nationale n’a de compétences pour les répertorier”.

Ce que l’on sait néanmoins, c’est que “ce sont principalement les petits hôpitaux, dont l’activité est plus faible et qui ne peuvent donc avoir beaucoup de permanents, qui ont recours à des médecins intérimaires”, précise Jean-Paul Ortiz. Un profil se dessine aussi pour ces “mercenaires” de la médecine. “Un jeune qui ne veut pas se fixer tout de suite (20%), une mère de famille (25%), un senior retraité (25%), un professionnel de l’intérim (30%)”, estimait Olivier Véran en 2013.

De son côté, Jean Paul Ortiz espère que le plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires incitera les collectivités à se pencher sur ces emplois en or, et donc au maintien, ou non, des structures qui y ont recours. “J’appelle aussi les élus locaux à avoir le courage de dire s’il faut, ou non, fermer tel ou tel service hospitalier, plutôt que d’aller systématiquement soutenir le maintien d’une maternité”, s’indigne-t-il. Mais là, c’est une autre paire de manche, sûrement bien moins populaire auprès de l’opinion publique.

https://www.capital.fr/votre-carriere/plus-de-1-000-euros-par-jour-les-incroyables-remunerations-des-medecins-interimaires-a-lhopital-1263548

 

 

Publié dans Actualités, France, Santé

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