530ème semaine politique: cette colère froide contre Emmanuel Macron....

Publié le par Sam Menerve

Où il est question d'une accélération des caprices, d'une imposture qui prend un tour nouveau, de ces premiers jours d'un quinquennat qui ressemble fichtrement à la fusion des précédents. D'une colère froide qui alterne avec des moments de franche rigolade devant le ridicule narcissique de Jupiter. 

Manu 1er, caprice à Versailles.
Après l'échec d'un sommet européen du 24 juin, Jupiter a fait sa photo. Comme nombre de quadralescents, il poste ce selfie officiel sur son compte Twitter. Le cliché évoque une publicité d'après-rasage, ou une réclame pour Hugo Boss. L'Elysée annonce ensuite que Jupiter ne fera d'interview le 14 juillet. Cette tradition lancée par Valéry Giscard d'Estaing n'avait certes aucun intérêt. Mais la justification avancée par les services de Jupiter est ridicule. Ou inquiétante. Jupiter renonce à l'exercice car sa pensée serait "trop complexe".

Sans rire.

Sa "pensée complexe" s’accommode mal des questions de journalistes, fussent-ils adoubés par l’Élysée comme par le passé. 

Jupiter convoque le Parlement en Congrès à Versailles pour le 3 juillet. "Emmanuel Macron fait congrès, mais ne répondra pas aux questions des journalistes présentateurs de journaux le 14 juillet." explique indulgemment l'éditorialiste Bruno Roger-Petit, l'un des invités du dîner de pré-victoire à la Rotonde au soir du premier tour. Députés et sénateurs sont invités à écouter la parole présidentielle, sans pouvoir répondre, et avant même que le premier ministre Edouard Philippe n'ait pu faire son propre discours de politique générale. Les premiers à annoncer le boycott de ce caprice sont ... les centristes de l'UDI, pourtant si macron-compatible. Jean-Christophe Lagarde, leur président, dénonce la manœuvre à chaud. Les élu de la France insoumise, tout comme les sénateurs écologistes et quelques députés socialistes ne seront pas non plus présents.

Ce caprice de Jupiter coutera un demi-million d'euros aux contribuables. Rien que ça. Avant, le président élu se contentait de faire un lire un mot sur ses orientations aux parlementaires. Sarko, qui a fait voter une modification constitutionnelle pour permettre l'adresse directe du monarque aux élus de ses sujets, a usé une fois de la possibilité quand son quinquennat était déjà à bout. Hollande aussi, mais pour des circonstances dramatiques qui réclamaient de l'union nationale. Macron emboite les pas de Sarko, il n'a d'autre envie que de se montrer, et d'incarner ce quinquennat.

Ce caprice révèle aussi un trait de caractère aussi inquiétant qu'archaïque. Le progrès, nous explique-t-on, s'illustre dans la collaboration, le partage, le collectif, dont les échanges sont portés par les innovations numériques. Jupiter lui-même a tenté d'incarner ce changement, cette nouvelle version de la démocratie participative chère à Ségolène Royal il y a 10 ans. Porte-à-porte en tous genres, réunions tupperware, castings des candidats à la députation, etc., les premiers moments de l'histoire du mouvement En Marche sont un story-telling réussi sur un mouvement "populaire". L'effet de contre-balancier par le comportement capricieux, archaïque, monarchique du jeune monarque est désastreux.

L'image qui se dessine de cette macronista au pouvoir est celle d'une majorité d'élus où les classes aisées sont sur-représentées, où quelques brebis galeuses  qui trafiquent avec l'éthique sont protégées par l'indulgence du Roi, où une campagne financée comme une start-up fut organisée par un conseil d'administration pour aboutir à un pouvoir sur-concentré entre les mains d'un jeune Bonaparte.

La convocation du Parlement à Versailles est logique, à l'image de ce début de quinquennat.

La Vème République est monarchique, ce n'est pas nouveau. Le scrutin majoritaire aggrave cette caricature faussement démocratique puisqu'il suffit de remporter la première place, qu'importe le nombre de suffrages, pour remporter la quasi-totalité du pouvoir législatif. L'Assemblée a été élue par un processus démocratique mais elle ne représente pas le peuple, loin s'en faut. Et Jupiter ne fait preuve d'aucune humilité, d'aucune compréhension à cet égard.

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http://sarkofrance.blogspot.fr/2017/07/sarkofrance530.html?spref=tw

 

 

Publié dans Actualités, France, Politique

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