Ce qu’il faut savoir pour comprendre le séisme de magnitude 4 dans les Pyrénées-Atlantiques…

Publié le par Sam Menerve

Dernièrement, des séismes majeurs se sont produits à quelques jours d’intervalle,du coup, lorsque le sol s’est mis à trembler à proximité de la ville de Pau, des craintes se sont réveillées, craignant qu’un séisme majeur se produise également en France. C’est une possibilité qui peut se reproduire dans cette région puisqu’elle est initialement sismique, pourtant, la cause n’avait rien de naturelle dans le cas présent, l’origine est humaine, et serait en fait une ancienne exploitation gazière de Total, l’exploitation du gisement de Lacq.

Un séisme de magnitude 4 a été mesuré, lundi 25 avril à l’aube, dans les Pyrénées-Atlantiques. L’épicentre du tremblement de terre a été localisé à cinq kilomètres sous le gisement de Lacq, où Total extrayait du gaz, selon La République des Pyrénées.

« Il s’agit d’un phénomène que nous connaissons bien et que nous suivons », a indiqué Marc Bourdat, le porte-parole du groupe pétrolier dans le Béarn. Il s’agit donc d’un tremblement de terre « induit » par l’action humaine, explique Sud-Ouest, contrairement aux séismes tectoniques, dus à l’action des plaques.

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Ce que nous apprend l’article, c’est que si les séismes sont nombreux depuis des décennies dans la région, ceux-ci sont généralement de moindre puissance, quant au gisement de gaz de Lacq, il est fermé depuis le 31 décembre 2013, et à laissé place à un site industriel.

Mais ce n’est pas la première fois non plus que la terre tremble suite au gisement jadis exploité par la société Total, en 2013 déjà, un séisme de magnitude 4,1 s’était fait ressentir, avec des explications plus précises à la clé:

Le séisme ressenti lundi à Lacq serait une conséquence de l’extraction de gaz depuis plus de cinquante ans.

C’est sans danger mais ça impressionne. Le séisme ressenti lundi à 14 h 36 sur le bassin de Lacq a ému nombre de travailleurs dont certains ont pu croire au début à une explosion accidentelle.

Sur l’origine de ce séisme d’une magnitude de 4.1 sur l’échelle de Richter, les spécialistes sont unanimes : « Avant l’extraction du gaz, il y avait peu de séismes. Les microséismes sont apparus une quinzaine d’années après le début de l’exploitation du gaz » constate Mathieu Sylvander, sismologue à l’université de Toulouse. C’est ce que les spécialistes appellent un « séisme induit » :

« Le séisme a eu lieu dans une zone assez éloignée de la faille nord pyrénéenne » note Benoît Thoisry du centre pyrénéen des risques majeurs (30 km au nord de la faille). « Depuis 1969, on note une activité sismique assez régulière, la plupart d’une intensité faible autour de 2 sur l’échelle de Richter ». Source: Larepubliquedespyrenees.fr

Le phénomène est donc connu depuis longtemps, et dans le cas des Pyrénées-Atlantique, cela se reproduira à de multiples reprises dans les années à venir, avec une entreprise qui peut être considérée comme étant responsable: la société Total.

Le problème vient du fait que les séismes ayant une origine humaine reconnue se multiplient, et que ceux-ci peuvent devenir au fil du temps de plus en plus destructeurs, jusqu’à entrainer un effet domino, et c’est bien ce que nous avons à redouter…

Un article fort intéressant de Science et vie d’Avril 2009 concluait justement de cette manière:

En clair, plus l’homme fore, mine ou accumule de l’eau derrière un barrage, plus le séisme qu’il déclenche par le biais de cette perturbation est intense. Ce qui laisserait entrevoir la possibilité de déclencher à l’avenir, projets pharaoniques aidant, des séismes de plus en plus destructeurs ! Mais cette relation de proportionnalité est loin d’être acceptée par tous. « La taille des séismes induits n’est pas liée à celle de l’exploitation, commente Jean­Robert Grasso. Il suffit qu’on vienne gratouiller une grande faille régionale pour déclencher un gros séisme. »
Cela a-t-il été le cas avec le barrage de Zipingpu ? Si les chercheurs parvenaient à le démontrer, l’intérêt pour les tremblements de terre déclenchés par l’homme serait ravivé. Cela changera-t-il pour autant les pratiques des ingénieurs et des constructeurs, qui jusqu’ici ne prennent pas en compte le risque d’induire des séismes ?

Partant de ce principe, l’on peut se questionner sur deux actualités bien précises: l’avenir du Japon est-il incertain car il ne faut pas oublier un fait bien précis, c’est que des réacteurs de la centrale sont entrés en fusion il y a longtemps déjà, et que ces fusions creusent le sol. Quel impact à long terme sur cette zone à la sismicité majeure?

Autre fait et pas des moindres, les alertes se multiplient depuis quelques temps au sujet d’un éventuel séisme majeur au niveau de la faille de New Madrid, sachant qu’aux États-Unis les exploitations de gaz de schiste sont nombreuses et que ces exploitations sont reconnues comme provocant des séismes induits, quelles sont les probabilités pour que les failles de New Madrid et de San Andreas se réveillent totalement si elles sont aidées par des interventions humaines au nom du profit?

En espérant que nous ayons ces réponses le plus tard possible…

http://lesmoutonsenrages.fr/2016/04/26/ce-quil-faut-savoir-pour-comprendre-le-seisme-de-magnitude-4-dans-les-pyrenees-atlantiques/

Publié dans Actualités, France

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