La classe politique anglaise secouée par un scandale pédophile

Publié le par Sam Menerve

Cela se passe en Angleterre, la classe politique est touchée par un scandale pédophile. Certaines élites ont été protégées, certaines affaires étouffées, et certains dossiers ont mystérieusement disparu. Reste à savoir s’il s’agit de règlements de comptes ou d’autre chose pour que tout cela ressorte ainsi, car tout est possible…

Les soupçons sur l’existence d’un réseau pédophile au sein de Westminster, des années 70 à 90, ont rebondi ce week-end après la révélation de la disparition d’une centaine de dossiers sur ce sujet. Le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la façon dont les institutions publiques gèrent les cas d’abus sur des enfants.

Le Royaume-Uni a-t-il ouvert une boite de Pandore insoupçonnée sur les déviances pédophiles de ses élites? Alors que les enquêtes sur les crimes sexuels de deux vedettes de la BBC, le défunt Jimmy Savile et l’artiste australien Rolf Harris, battent leur plein, c’est au tour de la classe politique d’être dans le collimateur. En 2012, un élu travailliste avait dénoncé l’existence d’un réseau pédophile mêlant des députés et des membres du gouvernement, des années 70 à 90. Ces allégations ont rebondi ce week-end après la révélation de la disparition au ministère de l’Intérieur d’une centaine de dossiers sur ce sujet.

À l’origine de ce nouveau scandale, qui pourrait valoir à Westminster une opprobre pire encore que les notes de frais des députés, se trouve le rapport d’un parlementaire des années Thatcher. En novembre 1983, le conservateur Geoffrey Dickens fait parvenir 40 pages au ministre de l’Intérieur Leon Brittan. Ce rapport que Dickens décrit à sa famille comme «explosif» détaillerait les abus sexuels commis par huit membres de l’Establishment britannique dont le député libéral-démocrate Cyril Smith, un géant de 184 kilos. Le brulot évoquerait aussi l’action du Paedophile Information Exchange (PIE), un lobby qui œuvrait en 1974 pour la légalisation des rapports sexuels entre mineurs et adultes.

Bien que Leon Brittan lui assure que son enquête ait été transmise à la police, aucune poursuite n’est engagée du vivant de Dickens qui s’éteint en 1995. Cyril Smith meurt en 2010 sans avoir été inquiété. Tout change en 2012 quand éclate le scandale du présentateur Jimmy Savile: il met à jour une litanie d’abus commis depuis les années 60. En octobre, le député travailliste Tom Watson évoque à la Chambre des Communes l’existence d’un puissant réseau pédophile ayant impliqué le parlement et le 10 Downing Street. Son collègue Simon Danczuk accuse son prédécesseur, Cyril Smith, d’avoir été une «brute». Il révèle que plusieurs de ses victimes ont brisé la loi du silence.

La police, qui avait envisagé des poursuites contre le colosse en 1970, 1988 et 1999, admet avoir eu tort de ne pas l’avoir inculpé. Scotland Yard lance deux enquêtes Operation Fairbank et Operation Fernbridge qui se concentrent sur les habitués d’Elm Guest House, une jolie bâtisse edwardienne de Londres qui servait au début des années 80 de bordel et de lieu de rencontre entre des personnalités et des jeunes hommes. Le député Tom Watson demande en 2013 à consulter le rapport de Geoffrey Dickens. Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur lance ses services à la recherche du texte.

Ils découvrent que le dossier a été morcelé. Certaines informations ont bien été communiquées aux autorités de l’époque mais 114 pièces liées et annexes ont été «détruites ou perdues». Une de ces notes mettrait en cause un élu conservateur intercepté par la douane à Douvres avec des images de pornographie infantile. A la suite de cette fouille dans les archives, quatre anciennes affaires d’abus sexuels sont déterrées et portées à la connaissance de la police.

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Publié dans Actualités, Monde

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